PCN est une agence de recrutement et de média spécialisée dans les Fintechs. Nous avons rencontré Jérôme Traisnel, CEO de SlimPay, qui nous donne son point de vue sur cette crise, l’impact qu’elle a sur l’activité de SlimPay ainsi que les dispositifs mis en place pour surmonter au mieux cette période de confinement.
SlimPay, spécialiste des paiements par abonnement, propose une plateforme de paiements récurrents intelligents qui permet aux entreprises de toutes tailles d’être payées plus rapidement avec le prélèvement SEPA ou de proposer une combinaison de prélèvements et de paiements par carte.
Quels sont les moyens que SlimPay met en place pour faire face à cette crise? Plus spécifiquement, qu’est-ce qui a été mis en place pour vos clients ?
“Dans une crise comme celle-ci, la spécificité du paiement est l’excellence opérationnelle du paiement qui est très sensible et importante. On va tous avoir potentiellement quelques soucis de trésorerie. Il est clair que nos marchands sont très sensibilisés à l’excellence opérationnelle. On a donc décidé de focaliser nos équipes tech, produits et support sur le delivery du paiement pour servir au mieux nos clients 24/7.
Pour cela, nous avons étendu notre offre de support 24/7 pour mieux accompagner nos clients durant cette période. Tout le monde est en remote et parfois cela peut créer des incompréhensions. C’est pour cela qu’on doit se focaliser sur nos clients.
L’activité de prescription est bien entendu un peu amoindrie, ce qui nous permet de travailler mieux et de réallouer nos forces pour nos clients actuels.
C’est important car dans les sociétés en forte croissance on est très focalisé sur le développement commercial. Dans une situation comme aujourd’hui, on réalise très bien que l’on vit grâce à nos clients donc servons les avec le service le plus adéquat et le plus performant possible.”
Comment se porte votre activité?
“Nous avons un gros avantage car le modèle de SlimPay est basé sur le paiement d’abonnement. Il y a une forte résilience du modèle d’abonnement par rapport à l’achat “one off”. Nos clients ne vont pas s’arrêter mais on a des domaines d’activité qui vont se réduire notamment tout ce qui est fitness, cinéma, travel, etc.
On a par contre d’autres activités qui sont extrêmement florissantes avec de très forts taux de croissance. Ce qu’on voit, c’est l’accélération du digital et de la consommation digitale. Il y a beaucoup de biens digitaux qui sont sous forme d’abonnement donc un boost plus fort encore de la consommation par abonnement. Il y a un vrai changement de comportement du consommateur avec de la consommation en ligne : du PayTv, des téléchargements de musiques, des jeux, etc.”
Est-ce que vous pensez que les fintech sont moins impactées par cette crise ?
“Peut-être bien! D’ailleurs ça se voit en bourse. Les fintechs qui sont cotées en bourse ont perdu très peu de marché versus d’autres secteurs et notamment celles qui sont positionnées sur le retail. Il y a une forte demande pour le retail en ligne. Donc oui le secteur de la Fintech semble protégé par rapport à d’autres.”
Quels sont les moyens mis en place en interne pour faire face à cette crise?
“Il y avait déjà une culture du remote au sein de SlimPay. Ce qui change aujourd’hui c’est le full remote et donc une animation qui est complètement différente.
On a donc mis en place des rituels et une charte notamment pour ceux qui ont des enfants à la maison. On a aussi utilisé des outils de communication instantanés comme Slack. Ce sont bien entendu des outils indispensables dans ce genre de situation. Côté rituels on commence la journée à 9h avec un “wake-up call” de 10 à 20 minutes qui permet à l’équipe de remplacer les pauses café. C’est un moment pour prendre des nouvelles des uns des autres et créer de l’engagement. Après on s’occupe du programme de la journée et finalement c’est très efficace.
J’avais peur que l’absence de partage sur un même lieu, comme dans un open-space, nuise à la communication. Mais je vois en fait des réunions plus courtes et mieux préparées. Ça c’est super!
On utilise aussi beaucoup d’outils collaboratifs. Même si les personnes sont en remote, il faut pouvoir garder la mémoire d’entreprise, prévoir peut-être que demain certains seront malades et donc être capable de les remplacer.”
Continuez-vous à recruter?
“Nous avons recruté activement avant la crise, et en conséquence nous avons des personnes qui nous rejoignent encore.
Dans ces moments il faut savoir prendre des décisions rapidement. On est en train d’impliquer l’ensemble de nos salariés sur un effort collectif pour préserver l’intérêt de la société et son dynamisme tout en faisant en sorte d’éviter les risques opérationnels.
C’est une période intéressante et c’est à ce moment-là que l’avenir se prépare. On est dans un autre espace-temps d’hypercroissance, de consolidation de nos acquis et c’est maintenant que se prépare le rebond.”